mercredi 28 janvier 2009

Un moyen de transport différent...

Nommez-les, on les a utilisés: avion, kayak, éléphant, cheval, tuk-tuk, rickshaw, cyclo-pousse, calèche, bemo, songhtew, voiture, autobus, mini-van, moto (ne vous inquiétez pas... ce n'est pas nous qui conduisions), vélo, bateaux de toutes sortes et... la boite de pick-up. Pas n'importe quel pick-up...

Tout d'abord, le trajet a commencé (avec du retard bien entendu) de Bangkok. Direction: la frontière cambodgienne. On avait beaucoup lu sur les arnaques et les fameux autobus touristiques qui nous faisaient payer 5 fois le prix et qui prenaient 10 heures au lieu de 5 afin que l'on arrive tard dans la nuit et que nous restions dans l'hotel devant lequel ils nous debarquaient afin d'avoir leur commission. Bref, en tant que bons voyageurs ayant un petit budget quotidien, nous avons opté pour la solution la plus économique. Celle-ci consistait à prendre un autobus jusqu'à une petite ville, Sisophon, afin de prendre un autre bus local.

L'autobus touristique nous fait descendre dans cette fameuse ville...

Les autres touristes devaient rire de nous en voyant où ils nous débarquent... On cherche la gare routière, mais très peu de gens parlent anglais. Quand une personne ne comprend ni le mot " bus" ni le mot "taxi" on ne peut espérer qu'elle comprenne quelque chose d'autre... Finalement, nous trouvons les autobus, pour se faire dire qu'il n'y en a que le lendemain matin. Très bien. Alors lorsque quelqu'un nous propose de faire le trajet en pick-up pour seulement 8000 riels (2$), nous acceptons. Au début, il n'y a pas trop de monde dans la boite. Mais à mesure qu'on avance, ils font monter de plus en plus de personnes... et d'animaux. Après seulement quelques minutes, on se retrouve 22 personnes, des oiseaux, un gros coq en liberté, un petit garçon qui chante et une madame qui allaite son bébé pas de couche sur moi. Je passerai la prochaine heure et demie à espérer que le bébé ne me fasse pas caca dessus. Par contre, même si on est etassé comme des sardines, ça ne semble déranger moindrement les gens. Ils sont tellement sympathiques! On essaye de se comprendre, mais c'est difficile. Bref, arrivés à destination en un morceau, on est content de l'experience, mais à l'avenir, on s'en tiendra aux autobus.

Petit cours d'histoire pour ceux qui ne sont pas au courant de l'histoire affreuse du Cambodge. De 1975 à 1979, le pays était sous le régime d'un dictateur, Pol Pot. Celui-ci prônait un retour à la terre, un pays agricole et non occidentalisé. De ce fait, il abolit l'argent, chassa les gens les villes et fit tuer à coup de machettes et de fusils tous les gens du pays qui étaitent éduqués et qui auraient pu compromettre sa façon de faire. Deux millions de personnes furent tués par son armée, les khmers rouges, dont les enseignants, les gens d'affaires, les médecins, bref tous les gens de l'élite et les intellectuels. De plus, des gens moururent de la famine, de la maladie et du travail forcé. Si vous voulez lire un excellent livre raconté par une petite fille qui a vécu le génocide, lisez "D'abord ils ont tué mon père" par Loung Ung.

La réalité des cambodgiens est toujours difficile. Nous avons beaucoup parlé avec Ket, notre chauffeur de moto. Il nous a également amené chez lui afin que nous rencontrions son adorable petite famille et son fils de 4 ans vraiment plein d'energie! Il habite dans la maison de sa mère avec sa femme et leur 4 enfants. Dans cette maison, il y a également 2 de ses frères, sa soeur et son mari ainsi que ses neuveux et nièces. Bref, 13 personnes cohabitent dans cette petite maison! Pour vous donner une idée du salaire des gens, un enseignant gagne 1,50$ par jour, les gens qui ramassent les poubelles et qui balayent la rue gagnent moins d'un dollar par jour. De plus, c'est très difficile de trouver du travail au Cambodge. En plus, le système de santé n'est pas gratuit.

On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit d'une démocratie au Cambodge, mais plutôt: une kleptocratie. En effet, le gouvernement est extrêmement corrompu. Ex.: Le gouvernement vend les terrains publics (comme les terrains de soccer) à des compagnies afin qu'elles construisent des condos ou des hôtels de luxe. Un autre gros problème dans ce pays: il n'y a pas de système d'irrigation pour l'agriculture. Par exemple, en Indonésie, ils pouvaient faire la récolte de riz 3 ou 4 fois dans l'année, sur la même terre. Au Cambodge, ils ne peuvent la faire qu'une seule fois, car dans la saison sèche, il n'y a aucun moyen d'avoir de l'eau. Nous pouvons vous confirmer à quel point c'est sec ici. Après notre journée à la campagne, nous avions tellement de poussière rouge sur le corps qu'on aurait dit qu'on était bronzés. On a jamais vu une terre aussi aride.


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